lundi 6 février 2012

5ème 3 la dernière séance, pour les absents

Séance 7: La rencontre avec le lion et le combat pour Lunette

Objectifs: Poursuivre l'étude du récit
Revoir figures de style et discours direct-discours indirect

Support: chapitres 6 à 9

Lecture:

 Chapitre VII  La rencontre avec le lion : 

1. Qu’évoque pour vous l’image d’un serpent qui crache des flammes ? 
Cela évoque l’image d’un dragon. 


2. Selon le narrateur, le serpent fait partie de ces « êtres venimeux et pleins de traîtrise »: quel épisode de la Bible est à l’origine de cette croyance ? 
Dans la Genèse, le serpent convainc Ève de goûter au fruit défendu. Par sa ruse, il incite donc Ève à commettre le péché qui fait chasser l’homme du jardin d’Éden. 

3. En quoi l’attitude du lion fait-elle penser à celle d’un homme, lors de sa rencontre avec Yvain puis lors de leur arrivée à la fontaine ? 
Le lion adopte parfois le comportement d’un homme : il s’étend devant Yvain en faisant un geste de prière et se met à pleurer de reconnaissance. Il remet à son maître le gibier qu’il a tué pendant la nuit. Il se fait donc le serviteur d’Yvain et l’on pourrait comparer l’attitude du lion s’agenouillant devant Yvain à celle d’un vassal engageant sa foi envers son suzerain. 

4. Quels éléments font penser à un conte « merveilleux » ici ? 
Les événements merveilleux sont les suivants : au lieu de manger Yvain, le lion se soumet à lui. Ensuite, il pleure et s’agenouille devant son nouveau maître. Le lion essaie enfin de se suicider quand il croit qu’Yvain est mort. 

5. Cherchez dans un dictionnaire des noms propres la légende de Saint Georges : en quoi la figure du saint fait-elle penser à Yvain ? 
Selon la légende, Saint Georges est un chevalier qui tue le dragon à qui une jeune fille devait être sacrifiée. Yvain peut, par certains aspects, évoquer la figure de ce saint : il s’attaque à un « dragon » et délivre un être que le monstre allait dévorer (ici un lion). Ce serait une façon de souligner l’évolution morale d’Yvain qui vient en aide au lion sans raison, tout comme Saint Georges a délivré la princesse sans contrepartie. Dans la suite de l’histoire, Yvain va vraiment se mettre au service des demoiselles sans défense et les sauver à plusieurs reprises. 


Chapitre VIII à IX  Le combat pour sauver Lunette :


1. Quel nouvel événement intervient dans l’épisode du combat pour sauver Lunette ? 
Alors qu’Yvain s’est engagé à affronter les adversaires de Lunette, un nouvel événement intervient : il est hébergé par un seigneur en grande affliction qui devra le lendemain livrer sa fille à un géant s’il ne trouve aucun chevalier pour l’affronter.

2. Le nain est presque toujours un personnage négatif dans les romans du Moyen Âge. Est-ce le cas ici ? 

Le texte qualifie le nain de « crapaud bouffi » qui traite les chevaliers « de façon ignoble ». Dans les romans du Moyen Âge, le nain est toujours un personnage maléfique, venu de l’Autre Monde pour faire le mal. Cette époque attribue souvent la monstruosité à une intervention diabolique.

3. Le géant présente habituellement une menace : relevez les éléments du texte qui illustrent cette tradition. 

La menace sexuelle que constitue le géant se lit dans sa volonté de prostituer la jeune fille.

4. Où se trouve Lunette à l’arrivée d’Yvain ? Qui prend sa place à la fin ? 

À l’arrivée d’Yvain, Lunette est attachée au bûcher, sur le point d’être brûlée. À la fin, les trois accusateurs de Lunette sont jetés au bûcher, selon un principe de justice qui veut que celui qui condamne quelqu’un à tort périsse de la mort à laquelle il l’avait destiné.

5. Par quel nom Yvain se fait-il désormais appeler ? Pensez-vous qu’il change de nom uniquement pour ne pas révéler son identité à Laudine ? 

Yvain se fait désormais appeler « le chevalier au lion ». Cela signale l’évolution et la transformation du personnage qui a quitté son nom de pécheur (sous lequel il s’était montré infidèle) pour devenir un chevalier exemplaire, au service des demoiselles.

6. Comparez les armes d’Yvain à celle du géant. : que signifie cette différence ? 

Yvain est équipé d’une lance et d’une épée, comme il sied à un chevalier. Le géant, lui, a un épieu et ne porte pour armure qu’une peau d’ours, signe de son arrogance (il se croit invulnérable et ne prend donc pas la peine de se protéger).

7. Montrez que le narrateur insiste sur l’horreur du combat tout en faisant preuve d’humour par endroits. 

Le narrateur insiste sur l’horreur du combat en détaillant toutes les blessures infligées au géant : joue découpée, peau déchirée, morceau de la hanche arraché, tendrons et muscles tranchés, etc. Une telle précision s’explique par la monstruosité de l’adversaire, plus proche de l’animal que de l’être humain. Le narrateur n’a donc aucun respect pour la victime, mise en pièce comme le serait un morceau de viande. Il fait même preuve d’humour par endroit en utilisant des métaphores appartenant au registre culinaire.

8. Comparez la scène de combat contre Harpin à celle d’Yvain contre Esclados. L’assaillant d’Yvain est-il considéré de la même manière dans les deux passages ? Pourquoi ? 

Dans le combat contre Esclados le Roux, l’assaillant n’est pas caricaturé de la sorte, ni même dévalorisé. Le narrateur insiste au contraire sur l’égale valeur des deux chevaliers : c’est aussi un chevalier et non un monstre comme Harpin.

9. Au début du chapitre "seul contre trois", relevez une phrase qui s’adresse au lecteur. Que pouvez-vous en déduire sur le public auquel s’adresse ce roman ? 

La phrase est : "vous vous imaginez la'angoisse..." p. 114
Le roman s’adresse donc à un public de cour, d’un certain raffinement et d’une certaine sensibilité, qui serait capable de concevoir la douleur des personnages. Ce type d’adresse au lecteur est fréquent dans les romans du Moyen Âge : il rappelle la situation d’énonciation du roman, souvent lu par un lettré à un auditoire qui l’écoute.

10. Qu’est-ce qu’un quiproquo ? Expliquez quel quiproquo intervient dans le dialogue entre Yvain et sa dame. 
Un quiproquo est un malentendu qui consiste à prendre un personnage ou une chose pour une autre. Laudine ne sait pas qu’elle s’adresse à Yvain et elle ne comprend pas que la dame « guère courtoise » qui « garde rancune » au chevalier n’est autre qu’elle-même.

11. En quoi le bûcher évoque-t-il le Moyen Âge ? Citez un exemple de personnage célèbre mort sur un bûcher. Comment appelle-t-on le tribunal religieux qui pouvait condamner des hommes et des femmes à être brûlés ? 
Le bûcher évoque le Moyen Âge à cause de la célèbre mort de Jeanne d’Arc, qui périt brûlée vive en 1431. Plus généralement, les bûchers furent utilisés par l’Inquisition, ce tribunal ecclésiastique chargé de poursuivre les hérétiques et les sorcières à partir du XIIIe siècle. Dans le roman, le bûcher est destiné à Lunette, innocente. Mais il y a néanmoins des coupables : les accusateurs de Lunette, bien sûr, mais aussi Yvain, dans la mesure où il est responsable de l’accusation de la jeune fille. Comme le feu et le bûcher symbolisent la purification, on peut voir en cet épisode la purification d’Yvain qui répare sa faute en délivrant Lunette de ses accusateurs.

Langue 

12. « c’était pour lui une prouesse ! » commente le narrateur page. Comment s’appelle ce procédé qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense ? 
Il s’agit d’une marque de l’ironie du narrateur envers le nain.

13. Les propos du géant sont retranscrits au discours indirect. Repérez-les et transposez-les au discours direct. 
« Je vous défie et je vous tuerai à moins que vous ne me donniez votre fille. Je la livrerai aux désirs lubriques de mes serviteurs, car moi, je ne l’aime ni ne l’estime assez pour daigner m’avilir à son contact. Elle aura un millier de vauriens qui la fréquenteront souvent et avec assiduité ; ils seront pouilleux et nus, tels des débauchés et des souillons, et chacun apportera sa contribution ! ».

14. Relevez trois comparaisons dans le récit du combat d’Yvain contre le géant. Que révèlent les deux premières sur la façon dont le chevalier considère le monstre ?
On trouve les trois comparaisons suivantes : « comme on trempe son pain dans la sauce », « comme une grillade » et « comme une écorce ». Les deux premières appartiennent au registre culinaire, ce qui montre bien qu’Yvain considère le géant comme un gibier et non comme un être humain.

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